Pathé’O a été l’un des premiers à avoir promu et exporté la mode africaine à l’internationale. Devant plusieurs centaines d’invités de marque, « Papa Pathé » a célébré ses 50 ans de carrière à Abidjan à l’occasion d’un défilé mettant à l’honneur ses créations, célèbres pour avoir été portées par Nelson Mandela et de nombreux chefs d’États africains
Pathé’O, le petit tailleur de quartier Ivoiro-Burkinabè, est aujourd’hui devenu une star de la mode dans le monde entier. Prêt-à-porter ou sur-mesure, ses vêtements fabriqués avec des tissus locaux et des motifs très colorés sont immédiatement reconnaissables. Portés par des jeunes femmes modernes ou des chefs d’Etat africains, ses créations sont vendues dans une vingtaine de boutiques Pathé’O en Afrique. C’est ce qu’on appelle petit à petit l’oiseau fais son nid.
Le styliste Pathé’O, de son vrai nom Pathé Ouedraogo, est né en 1950 en Haute-Volta à l’époque de la colonisation française. Le pays sera renommé le Burkina Faso en 1984. A 19 ans, Pathé’O quitte son pays pour chercher du travail dans les plantations de cacao en Côte d’Ivoire, un pays alors en plein essor économique. Mais jugé de trop frêle constitution, le jeune homme est refoulé. Alors, avec « la bénédiction de ses parents » pour tout bagage comme le raconte sa biographie « De fil en aiguille » à paraître en juin, il décide d’aller s’installer à Abidjan. A l’instar de beaucoup de ses compatriotes, il s’improvise tailleur dans un petit atelier loué pour quelques francs à Treichville, le cœur populaire de la capitale ivoirienne. De fil en aiguille il commence à se faire un nom, une popularité jusqu’à ce qu’il devienne le styliste des chefs d’ETAT Africain et fête le cinquantenaire de sa marque, menant le « combat » pour faire reconnaître la mode sur le continent.
« Il y a cinquante ans, je n’imaginais pas en arriver là. C’est extraordinaire ! », déclarait il y a quelques jours lors d’une conférence de presse dans un grand hôtel d’Abidjan.
Mais le couturier, qui vient de fêter le cinquantenaire de sa marque, veut aujourd’hui que la mode serve au développement économique du Burkina Faso.
AGNODO Nicole