Côte d’Ivoire-Abidjan/Reportage : Interdiction des « Wotro » et « pousse-pousse » : Immersion dans le marché d’Abobo pour constater l’impact de cette mesure

Côte d’Ivoire-Abidjan/Reportage : Interdiction des « Wotro » et « pousse-pousse » : Immersion dans le marché d’Abobo pour constater l’impact de cette mesure

Le chef du District Autonome d’Abidjan, Ibrahim Cissé Bacongo, a émis un décret interdisant l’utilisation des charrettes à bras, connues localement sous le nom de « wotro » ou « pousse-pousse » le 02 avril 2024. Cette décision a suscité un débat animé sur l’avenir de la vie urbaine à Abidjan. Pour mieux comprendre les répercussions de cette interdiction, nous avons exploré le marché de la commune d’Abobo le 12 avril 2024.

 

Cette mesure, annoncée dans un communiqué officiel, vise à lutter contre le désordre urbain, à garantir la sécurité des citoyens et à favoriser une meilleure fluidité routière. Cependant, cette décision ne fait pas l’unanimité et suscite des inquiétudes parmi les habitants de la ville, déjà éprouvés par les récentes démolitions de maisons à Yopougon et à Attécoubé. Dans ce contexte, plusieurs questions se posent : Quelles sont les répercussions de cette interdiction sur la vie quotidienne des résidents d’Abidjan ? Comment la population réagit-elle à cette mesure ? Quelles sont les perspectives d’avenir pour le commerce urbain dans la ville ? Afin de répondre à ces interrogations, nous explorerons les implications de cette interdiction sur la vie quotidienne des résidents d’Abidjan et les réactions qu’elle suscite au sein de la population. Nous analyserons également les perspectives d’avenir pour le commerce urbain dans la ville, à la lumière de cette décision controversée.

À Abobo, une commune densément peuplée d’Abidjan, nous avons rencontré Issouf Diomandé, un pousseur de wotro. Il exprime son inquiétude quant à l’impact de cette interdiction sur sa vie et celle de sa famille. « C’est ainsi que nous gagnons notre vie. Si le monsieur là veut enlever ça, comment moi je vais faire pour manger ? Ce n’est pas aujourd’hui que je commence cela, hein », confie-t-il avec une pointe d’anxiété dans la voix.

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Source : Coulibaly Nafissa

Dans les rues animées de la commune, nous avons assisté à une discussion animée entre les habitants. Jean Ive Kouamé, un jeune entrepreneur passionné par l’émergence de la Côte d’Ivoire, exprime son soutien à l’interdiction des wotro. « Pour que notre pays progresse, nous devons adopter des mesures qui favorisent la modernisation et la sécurité routière », affirme-t-il avec conviction.

D’autre part, Bayoko Ferima, une femme âgée, partage son point de vue opposé. Les wotro ont été une aide précieuse pour elle dans le transport de ses bagages lors de ses courses quotidiennes. « Vraiment, le gouvernement devrait chercher une solution, sinon ce n’est pas bon. Chaque fois que je vais au marché et que j’ai trop de bagages, j’appelle les petits de wotrolà pour transporter mes bagages mais sans eux, je vais faire comment », dit-elle.

Au petit marché d’Abobo, Madame Coulibaly, la présidente des commerçants, exprime son inquiétude quant à l’impact économique de cette interdiction. « Les wotro étaient essentiels pour transporter nos marchandises et attirer la clientèle. Nous espérons que des solutions alternatives seront rapidement mises en place pour préserver notre activité commerciale. ».

Madame Coulibaly
Source : Coulibaly Nafissa

Alors que nous quittons Abobo, l’interdiction des wotro laisse derrière elle un sentiment de changement et d’incertitude. Les habitants de la commune et de toute la ville d’Abidjan sont confrontés à un nouveau défi : s’adapter à un mode de vie urbain en mutation. La transition vers des solutions de transport alternatives s’annonce cruciale pour assurer le bien-être et la prospérité de tous les citoyens.

Coulibaly Nafissa

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