Après la delocalisation du parc à bétail de Port-Bouët, le quartier du site couvrant une superficie de 300 hectares a été démantelé sur deux jours , du lundi 03 au mardi 04 juin 2024 , à deux heures tardives.
« Cette opération s’est déroulée tard dans la nuit, de 21 heures à 2 heures du matin, et s’est poursuivie les deux jours suivants », confient les habitants du quartier. Cette manifestation de « ressentiment non maîtrisé », selon les victimes, fait suite à la délocalisation du parc à bétail par le Gouverneur, dans la nuit du samedi 1er au dimanche 2 juin 2024.
L’opération de déguerpissement visait initialement le site des parcs à bétail de l’abattoir de Port-Bouët. Malgré les raisons avancées par le District pour la démolition du quartier, expliquant que « les populations sont exposées à divers dangers, notamment les maladies liées à la proximité avec les animaux et les activités d’abattage », les habitants contestent ces arguments. Selon eux, « la destruction de leur quartier est intervenue sans préavis, dans la nuit de cet incident ».
Toutefois, même si le District s’engage dans la « lutte contre le désordre urbain et l’amélioration du cadre de vie », affirmant se tenir « à la disposition des habitants pour fournir les informations utiles et nécessaires à la conduite apaisée de ce projet de déguerpissement et d’assainissement », l’impact social de cette opération est considérable. Cette lutte a eu d’énormes conséquences, dont la mort d’un bébé dans les décombres, la destruction de lieux de culte, de plusieurs magasins et maisons d’habitation, avec leurs contenus.
En 2018, les habitants de ce quartier avaient déjà été déplacés après plusieurs séances d’information et de discussion. Actuellement, un site de 10 hectares à Anani comprenant 726 lots de 75 m² est en préparation pour accueillir les déguerpis dans de meilleures conditions.
Bienvenu Charles Touvoli
