Abidjan, capitale économique de la Côte d’Ivoire, connue pour son dynamisme démographique rapide, est confrontée à de nombreux problèmes affectant la vie quotidienne de ses habitants, parmi lesquels figure la Sotra.
La Société des Transports Abidjanais (Sotra), fondée en 1960, est une entreprise de transport public chargée de gérer et d’exploiter le réseau de transports en commun par bus dans la ville, ayant pour mission de garantir la fluidité et l’accessibilité des déplacements urbains pour la population. Malheureusement, son incapacité à faire face à l’augmentation de la population engendre des déplacements quotidiens difficiles et inconfortables pour les résidents.
L’inefficacité de cette société de transport en commun se manifeste dans ses différentes gares et arrêts, notamment celui d’Adjamé, où les bus sont toujours surchargés, les contrôles indisciplinés, les retards récurrents, des temps de trajet de plus en plus longs, et même des cas de vols.
Sur le terrain, des passagers s’expriment. Pour Marie Koné, étudiante à Yopougon, ces problèmes sont devenus monnaie courante : « Je dois prendre le bus ici, à la gare nord, tous les jours pour me rendre à l’école, mais les retards et les bus bondés rendent le trajet fatigant. Et souvent, on est obligé de lutter pour avoir une place. »
Pour un travailleur, cela a un impact direct sur sa vie professionnelle et son bien-être émotionnel : « C’est décevant d’arriver en retard au travail presque tous les jours à cause de la Sotra. Je crains même de perdre mon emploi à cause de cela. »
Simporé Belkissa, étudiante à Cocody, ajoute : « Bien que la Sotra soit notre principal moyen de transport pour nous rendre à l’école compte tenu de ses prix abordables, avec les retards et les annulations de bus, il est difficile d’arriver à l’heure en classe. Cela nuit à notre performance académique. »
Yao Kan, étudiant à Koumassi, explique : « Les contrôles indisciplinés dans les gares sont désorganisés. Il n’y a souvent pas d’organisation, ce qui signifie que le premier dans la file d’attente peut facilement se retrouver dernier en raison du désordre. C’est un gaspillage de temps et cela crée de la confusion parmi les passagers, ce qui rend déjà décourageante la simple tâche d’attendre un bus. »
Pour mieux comprendre les défis de la Sotra, nous avons également recueilli les témoignages de certains contrôleurs et machinistes.
Amadou Diomandé, contrôleur, confie : « Nous sommes débordés. La demande de transport est très élevée, et nous manquons souvent de bus en état de marche. Les passagers sont frustrés, et cela conduit à des tensions et des situations chaotiques lors des contrôles. Nous faisons de notre mieux, mais sans ressources supplémentaires, la situation ne s’améliorera pas. »
Koffi N’Guessan, machiniste depuis 15 ans, ajoute : « Les bus sont constamment pleins, et nous avons des itinéraires très longs avec peu de temps pour nous reposer entre les trajets. Les retards sont parfois inévitables à cause des embouteillages et des pannes mécaniques. Nous sommes conscients des plaintes des passagers, mais nous avons aussi des limites. »
Mohamed Traoré, machiniste, souligne : « Conduire dans ces conditions est épuisant. Nous devons souvent faire des heures supplémentaires pour compenser les retards, et les bus sont surchargés, ce qui rend la conduite plus difficile et dangereuse. Nous avons besoin de plus de bus et de meilleures infrastructures pour assurer un service plus efficace. »
Face à tous ces témoignages, quelles stratégies cette compagnie mettra-t-elle en place pour maîtriser cette situation ?
Koffi Koffi Maryland