La religion, fruit de l’homme, a non seulement instauré en son sein différentes valeurs et coutumes, mais a également attribué une certaine popularité et singularité à des mets qu’elle juge indispensables en des occasions spéciales, tel que le traditionnel beignet africain GAOU prisé par les fidèles musulmans en ce mois sacré de Ramadan.
C’est dans un climat de paix et de convivialité que nous arrivons à 16h, dans la commune de Treichville, l’une des communes réputées pour sa gastronomie diverse dans le district d’Abidjan. Notre attention se fixe sur une vendeuse qui, habituellement spécialisée dans la vente de riz accompagné de sauce, s’est aujourd’hui lancée dans la vente de GAOU au quartier COMARA MAMADOU pour ce mois de Ramadan. « Je vends habituellement du riz accompagné de sauce, mais j’ai décidé de me lancer dans la vente de GAOU ce mois-ci, parce que cela me permet de réaliser de belles recettes qui me permettent de subvenir aux besoins de ma famille et aux miens », confia une vendeuse. Celle-ci nous informe également que le GAOU est un beignet d’origine togolaise, béninoise et nigérienne, particulièrement apprécié pendant le mois de Ramadan. C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la vente des GAOU s’est intégrée au paysage urbain ivoirien. La cuisson du GAOU répond à des exigences particulières. Fait à base d’haricots, on les fait tremper la veille dans de l’eau.
Le lendemain, après les avoir retirés de l’eau, on les pile à l’aide d’un mortier, puis on les plonge dans de l’eau propre. Ensuite, on filtre les haricots à travers une passoire pour éliminer la peau transparente et les impuretés. Enfin, on enlève grain par grain la pellicule (le milieu noir du grain d’haricot). Après cette étape, on écrase les haricots à la machine pour obtenir une pâte consistante à laquelle on ajoute différentes épices afin de rehausser le goût.
Pour terminer, on ajoute un peu d’eau à la pâte et on entame la phase de grillade pour obtenir le GAOU.
Le GAOU acquiert sa popularité auprès des musulmans qui ne peuvent s’en passer pendant le mois de Ramadan.
« Je suis contente car je reçois de grandes commandes de GAOU en ce mois de Ramadan. La plupart de ma clientèle est musulmane. Ils dégustent le GAOU pendant la rupture du jeûne. » déclare avec satisfaction SANOGO SATA, la vendeuse de GAOU. L’enthousiasme des clients est palpable à travers leurs attroupements pour l’achat de GAOU.
« Je mange du GAOU lors de la rupture de mon jeûne, car c’est léger et digeste », exprime Monsieur KAMAGATE ISMAEL, un fidèle musulman.
Le GAOU a su captiver les papilles des fidèles musulmans pendant le mois de Ramadan, ce qui en fait le beignet le plus célèbre de cette période, détrônant ainsi le GNONMI, qui était autrefois le beignet le plus consommé pendant le Ramadan.
Dembélé Aminata