Le riz local bété, connu pour son parfum irrésistible a la cuisson cette céréale, dont la bouillie n’exige pas à priori un apport en sucre, se fait de plus en plus rare dans le département de Gagnoa. Il faut aller dans les villages Bété, pour parfois espérer trouver ce riz à cycle long, la récolte intervient six mois après la semence.
Cultivé essentiellement sur les plateaux, le riz local bété est confronté à la rareté de terre. La commissaire générale du “Gblo Gblo saka” Festival ou festival du riz de Gagnoa, Martine Grékou, assure que ce riz se cultive encore dans quelques villages du département de Gagnoa notamment, dans la zone de Ouragahio et Bayota.
« L’arrière-pays cultive cela, mais ce sont les personnes qui ont envahi les bas-fonds, qui produisent d’autres variétés de riz et en grande quantité, qui ont rendu le riz local de Gagnoa de moins en moins visible », argumente-t-elle. En d’autres termes, elle soutient que la riziculture sur les plateaux est devenue extrêmement difficile, avec l’obligation de faire couper les gros arbres, arracher les racines des arbustes, laisser sécher, brûler les branches et surtout veiller trois à quatre mois durant, pour que les oiseaux ne mangent pas le riz. Ce sont des travaux difficilement acceptables par les jeunes d’aujourd’hui,
L’héritage de la culture du riz bété n’a pas été transmis.
On constat que l’on n’a plus dans les villages, celles qu’on appelait encore les braves femmes des années 80. Aujourd’hui les intellectuels qui sont en ville, ne veulent plus laisser leurs mamans au champ et au village. Chacun aspire à faire venir sa mère à ses côtés à Abidjan ou en ville. De moins en moins des mères transmettent donc cette pratique à leurs filles, parce qu’il s’agit en pays Bété, d’une tâche exclusivement féminine, insiste la commissaire générale.
AGNODO NICOLE