Le lundi 1er avril 2024, s’est tenue la cérémonie de la « Galilée » à Abobo Doumé. À cette occasion, toutes les paroisses du vicariat Saint Vincent de Paul dudit village, à savoir la Paroisse Immaculée Conception de Locodjro, la Paroisse Saint Philippe et Saint Jacques de Djenecaré, la Paroisse Sainte Joséphine Makhita d’Attecoubé 3 et la quasi-paroisse de Saint Jean Paul II, se sont réunies dans le but de commémorer la résurrection de Jésus-Christ selon la tradition chrétienne.
Le village d’Atchan, situé entre Locodjro et Djindin dans la commune d’Attecoubé, compte plus de 5000 habitants. Réputé pour abriter un port de pêche artisanale approvisionné par des pêcheurs essentiellement ghanéens, mais il est également reconnu pour ses nombreuses festivités traditionnelles, notamment la célébration de la « Galilée ».
Il est environ 14 heures sous un soleil brûlant lorsque l’atmosphère festive s’empare du village. Les hommes se déguisent en femmes et les jeunes filles revêtent des tenues traditionnelles des années 60, sans oublier les sons assourdissants des trompettes et des hochets sonnailles qui résonnent dans tout le village, créant une ambiance joyeuse et animée en attendant ainsi le début de la fête. C’est à 16h30 précises que débute la solennité à la Paroisse Saint Vincent de Paul, marquant le point final du village. Tout au long de cette commémoration, les jeunes du vicariat exécutent des prestations telles que des danses traditionnelles, au rythme entraînant de l’orchestre, des balais, des sketchs, et un concert de chants religieux.
Cet événement festif, qui rassemble la communauté dans une ambiance de joie et de célébration, soulève des questions intrigantes quant à l’importance spirituelle de la célébration de la « Galilée ».
Le Père Olivier Zouré, Vicaire de la paroisse Saint Vincent de Paul de la Charité, a exprimé son point de vue sur cette interrogation : « Alors l’importance spirituelle de cette cérémonie pour répondre à votre question, la nuit de Pâques nous avons vécu la mort et la résurrection du Christ, le jour de Pâques nous avons célébré cette résurrection et le lundi de Pâques nous nous retrouvons pour être les témoins de la résurrection de notre Seigneur Jésus-Christ. Alors c’est pour nous l’occasion de célébrer et de manifester notre joie après les quarante jours de jeûne et de prières, d’abstinence et de partage pour vraiment témoigner de la résurrection du Christ ».
De plus, l’accoutrement des hommes en femmes lors de cette festivité suscite également des interrogations quant au message qu’il transmet.
GUI ROLAND, Bété de père et Gouro de mère s’est exprimé sur le sujet : « C’est vrai que souvent on s’habille normalement en hommes, mais parfois il faut aussi faire rire la galerie, vous voyez ? Mais il y a aussi un message. Nous sommes normalement des garçons, mais nous nous déguisons en femmes pour pouvoir souligner l’importance de la femme dans la société, et pas seulement dans la cuisine. C’est pour cela que nous nous déguisons en femmes, et je tiens à préciser qu’il ne faudrait pas que les gens pensent que nous sommes des efféminés », a-t-il dit.
Enfin, il convient de connaître l’impact social et familial de cette cérémonie.
Le Père Olivier Zouré a déclaré : « L’importance sociale et familiale, c’est pour nous l’occasion de dire aux familles que le Christ est ressuscité d’abord, et si le Christ est ressuscité, nous devons redoubler d’ardeur dans la foi pour que chacun d’entre nous se rende compte que malgré les difficultés, malgré les peines et les joies que nous vivons, le Seigneur est à nos côtés. Alors, sachons que la résurrection est la fête la plus importante et la plus belle que nous puissions célébrer en tant que chrétiens », a-t-il ajouté.
Rappelons que la « Galilée » est une fête qui se célèbre après la paques pour les chrétiens.
Gbagou Serge Eric & Koffi Koffi Maryland