Le vendredi 11 juin 2021, l’Église universelle a célébré la solennité du Sacré et en même temps la journée mondiale de prière pour la sanctification des prêtres. Dans le Diocèse de Grand-Bassam, l’événement a été marqué par un temps d’enseignement pour le presbyterium et clôturé par une célébration eucharistique solennelle présidé par l’Ordinaire du lieu, Monseigneur Raymond AHOUA. Dans cet entretien qu’il nous a accordé, ce prélat, tout en présentant Saint Joseph comme modèle de sainteté, revient sur le sens de cette journée et propose des chemins de sanctification.
Aujourd’hui, nous célébrons la solennité du Sacré-Cœur. À quoi renvoie concrètement cette réalité ?
Le cœur c’est le symbole de l’essentiel, l’amour ; le cœur dit tout d’une personne. Une fois que le Christ nous donne son cœur, il donne tout. Le Sacré-Cœur, il s’agit d’un symbole qui a été matérialisé afin qu’en tout temps nous puissions nous rappeler ce don suprême que Jésus nous a fait en nous donnant sa vie.
Nous célébrons aujourd’hui également la journée internationale de prière pour la sanctification des prêtres. Quel sens faut-il donner à cette journée ?
La vie des prêtres est faite pour enseigner, gouverner et sanctifier. C’est en cela même que réside le ministère sacerdotal. Dans ce ministère, l’accent est souvent mis sur la pastorale, une pastorale dirigée vers les fidèles laïcs. Il est bon que le prêtre qui sanctifie le peuple de Dieu, de temps en temps, prenne le temps pour se sanctifier lui-même. En effet, c’est lui qui se tient devant le Dieu trois fois Saint. Ainsi, ce Dieu pourra le rendre digne de sanctifier à son tour le peuple chrétien. Il est donc très important que les prêtres prennent conscience que la sanctification est une transformation personnelle qui doit découler de leur vie pour être contagieuse pour les autres. C’est tout le sens de ce que nous célébrons aujourd’hui et l’Église a bien fait de donner un jour pour que cet évènement soit vécu au niveau du monde entier, dans l’Église catholique.
Aux premières heures de l’Église, le martyrologe est rempli de saints prêtres, religieux et religieux. La sainteté est-elle encore possible dans notre monde d’aujourd’hui ?
La sainteté est possible parce qu’elle est une participation à la sainteté même de Dieu. La sanctification, c’est le fait d’être plongé dans le Christ qui est le Saint de Dieu. Il peut y avoir des degrés de sanctification. Voilà pourquoi dans le martyrologe, il y a plusieurs types de saints. Mais nous qui sommes pécheurs, nous sommes incorporés dans le Christ, malgré nos faiblesses. Ainsi, bien que nous ne sachions pas quel numéro nous sera attribué sur la liste, nous sommes néanmoins certains que nous sommes sur cette liste.
Comment Saint Joseph inspire-t-il les prêtres dans leur ministère ?
Saint Joseph, c’est celui qui découvre et se rend compte que la volonté de Dieu est autour de lui et il devient obéissant à cette volonté-là. Il se soumet à ce que dit Dieu à travers les anges. En obéissant à Dieu, en se soumettant à sa volonté dans la vie ordinaire, on apprend, le prêtre apprend, à rendre service ou à se donner à Dieu, comme Saint Joseph. Il nous enseigne qu’il faut donner son temps, sa vie Dieu. Voilà pourquoi Saint Joseph, en tant que modèle foi et homme du don de soi, peut inspirer les prêtres.
En tant que premier responsable de l’Église particulière de Grand Bassam, quels sont les chemins précis que vous proposeriez à vos prêtres pour leur propre sanctification ?
Comme premier chemin, il s’agit de ne jamais s’éloigner de l’Église. L’Église est mère et c’est elle qui trace le sillon et nous suivons. « Le poussin qui suit la mère poule bénéficie du meilleur gigot du cafard », dit un proverbe. L’Église nous dit de prier. Dans cette dynamique, il y a aussi le chemin des sacrements. Si nous laissons tout cela pour aller chercher la gloire académicienne, scientifique, financière, on s’éloigne de l’Église et cela risque de nous conduire sur un autre chemin. En somme, le plus important c’est la proximité et la fidélité à l’Église.
PALE Bèbè Gaétan