Mariam Dicoh, pionnière dans le domaine de la chimie en Côte d’Ivoire, est une figure emblématique dont l’impact s’étend bien au-delà de son domaine d’expertise. Née en 1944 à Abidjan, sa passion pour la chimie a pris racine dès son plus jeune âge. Après avoir obtenu son certificat d’études primaires dans les années 1960, elle a décidé de poursuivre son parcours académique au lycée technique, juste au moment où la section de chimie du lycée était inaugurée. Optant pour la spécialisation en analyse, Mariam a fait preuve d’un dévouement et d’une détermination exemplaires tout au long de son parcours.
Son cheminement académique l’a conduite jusqu’en France, où elle a obtenu un doctorat en chimie analytique de l’université de Paris VI en 1974. Cette étape marque un tournant dans sa carrière, lui permettant d’approfondir ses connaissances et de se positionner comme une experte respectée dans son domaine.
Mariam Dicoh est également connue pour avoir été l’inspiration derrière l’image gravée sur la pièce de 25 francs CFA, où elle est représentée avec une burette de chimiste. Retraçant l’histoire de cette iconique pièce de monnaie, elle a partagé lors d’une interview en 2015 une anecdote fascinante. Alors qu’elle travaillait dans son laboratoire, un de ses amis, Konan Yao, lui a rendu visite et a pris des photos pour s’amuser. Par un heureux hasard, l’une de ces photos, celle où elle tenait la burette, a été publiée dans une revue ivoirienne intitulée « 10 ans de progrès après l’indépendance », puis a été remarquée par les autorités de la Banque Centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). Ce n’est que plus tard, grâce à l’intervention de Leonard Kalmogo, alors Ministre des Finances du Burkina Faso, que Mariam a été informée de sa présence sur la pièce de monnaie.
En dehors de ses réalisations académiques, Mariam Dicoh a également exercé en tant que restauratrice et propriétaire de son propre restaurant, La Gorge d’Or, démontrant ainsi sa polyvalence et son esprit d’entreprise.
Rappelons que sa mort depuis le 5 juin 2024 laisse un vide dans la communauté scientifique et au-delà, mais son héritage d’excellence et d’audace continue d’inspirer les générations futures, en particulier les femmes, à poursuivre leurs passions et à repousser les frontières de la connaissance.
CISSE Kadidiatou