Côte d’Ivoire/Grand Bassam : Report du procès en appel pour l’attentat de 2016

Côte d’Ivoire/Grand Bassam : Report du procès en appel pour l’attentat de 2016

En raison de l’absence de leurs avocats, le procès des quatre accusés de l’attentat jihadiste de Grand Bassam, qui a fait 52 victimes dont 19 morts et 33 blessés, prévu pour le vendredi 17 mai à la Cour d’appel de la chambre criminelle d’Abidjan, a été reporté à une date ultérieure.

 

Aussitôt ouvert, le procès a été de nouveau renvoyé. En effet, le 28 décembre 2022, la cour d’Assises d’Abidjan avait condamné à la prison à vie dix accusés incarcérés au Mali ou en fuite, dont six par contumace, pour leur rôle dans le premier attentat jihadiste de Côte d’Ivoire. Ce sont donc les quatre restants qui ont été appelés à la barre ce vendredi 17 mai 2024, pour comparaître à nouveau devant la justice ivoirienne. Il s’agit de Mouhamed KOUNTA, Hantao CISSÉ, Mohamed CISSÉ, et Hassan BARRY.

Toutefois, l’audience s’est achevée en moins de 10 minutes, juste après qu’Elvis OUFFOUÉ, président de la Cour d’appel de la chambre criminelle d’Abidjan, ait rappelé « les faits retenus contre les quatre prévenus ». En effet, le 13 mars 2016, trois des quatre condamnés ont parcouru la plage de Grand-Bassam, très fréquentée par les étrangers, en prenant d’assaut plusieurs restaurants, ouvrant le feu à la kalachnikov sur les clients en terrasse avant d’être abattus par les forces de sécurité ivoiriennes. Cependant, en constatant que « les accusés n’ont pas d’avocat commis d’office pour l’instant », le juge a reporté l’audience « à la prochaine session ».

Mais avant de lever la séance, l’un des coupables s’est prononcé quant aux accusations qui pesaient contre eux. « Je ne suis pas jihadiste » a crié Sidi Mouhamed KOUNTA, poursuivi pour avoir hébergé à Abidjan le cerveau de l’attaque, avant d’éclater en sanglots. « Je suis fatigué, je veux voir ma mère. Ils ont détruit ma vie et ma famille. Je ne suis pas un jihadiste », a-t-il conclu en se lamentant. « Nous estimons que ceux qui ont réellement commis ces faits, ceux qui ont commandité ces faits, doivent être ceux-là mêmes qui doivent comparaître pour répondre de leurs actions », a résumé l’avocat des victimes. « Les personnes que nous avons aujourd’hui constituent des seconds couteaux, des personnes qui ont contribué par l’apport de moyens (…) Nous estimons que le véritable cerveau manque aujourd’hui à cette audience et c’est une frustration », a renchéri Maître Amadou CAMARA, le représentant des victimes.

 

Il convient de noter que la prochaine audience devrait se tenir durant le dernier trimestre de l’année, après les vacances judiciaires.

 

Bienvenu Charles TOUVOLI

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