La 14ème édition du Salon International du Livre d’Abidjan a démarré ce mardi 14 mai 2024 au Parc des Expositions dans la commune de Port Bouët autour du thème “le livre, un pari toujours gagnant”. Placée sous la présidence de Françoise Remarck, ministre de la Culture et de la Francophonie, cette édition a pour pays invité d’honneur le Kenya.
Créé en 1999 par l’Association des éditeurs de Côte d’Ivoire (ASSEDI), le Salon International du Livre d’Abidjan (SILA) s’impose aujourd’hui comme l’un des plus grands rendez-vous littéraires du continent africain.
Chaque année, le SILA rassemble des milliers de visiteurs, des centaines d’auteurs et d’éditeurs venus de toute l’Afrique et d’ailleurs. C’est un moment privilégié pour célébrer la création littéraire, échanger sur les enjeux de l’édition et encourager la lecture auprès du grand public.
Pour ce SILA 14, l’attention s’est dirigée plus sur le rôle de la littérature en ce 21ème siècle. Un discours prononcé par Docteur SYLLA Abdoulaye Spécialiste en littérature française. « Tu aimeras les livres plus que ta mère, ainsi seras-tu pour elle un digne fils » disaient il y a cinq mille ans, au sein leurs sociétés matriarcales, nos ancêtres des bords du Nil. Et comme nos pères sont nos repères, c’est cette haute pensée que je souhaite transmettre ce jour à nos enfants et petits-enfants.
La littérature a pour objet d’apprendre aux hommes à connaitre les hommes. Par elle, chacun peut prendre l’entière mesure de la nature humaine et vaincre ainsi la pathologie des préjugés et de la haine de l’autre, aussi funeste que son pendant inversé, la haine de soi. La progression actuelle de la globalisation, qui réduit voir neutralise les distances, créée partout des patchworks de tradition. Cet enchevêtrement des cultures trouble les sociétés, par l’irruption des stéréotypes de tous chez chacun, désarçonne les imaginaires et conséquemment, oblige à un retour sur soi, afin de comprendre véritablement qui nous sommes.
Comment notre jeunesse peut y parvenir, toutes fois, si nous nous obstinons à écrire dans la langue des autres ? Et me « Nous sommes la somme de nos lectures et la société leur produit », il importe au plus haut point au moment où nous sortons irréversiblement de la sujétion à l’étranger, de soupeser les livres que nous mettons entre les mains de nos enfants car l’âge parodique qui est le nôtre, tout conspire à brouiller le réel et à rendre chacun idiot au sens étymologique du terme. Par conséquent que doit être le rôle du livre dans ce 21e siècle désormais largement entamé ? Fondamentalement j’en vois deux : produire la connaissance et cultiver l’esprit critique.
La dernière édition du SILA, qui s’est tenue au Palais de la Culture Bernard Blin Dadié de Treichville, du 9 au 13 mai 2023, avait réuni autour de 250 auteurs et 60 exposants, 115 000 visiteurs et participants, 100 millions de FCFA de vente de livres ; et proclamé sept grands Prix littéraires nationaux et internationaux avec pour pays invité le Congo Brazzaville.
